Depuis quatre ans, Gladys Rochas est installée à Duras (47). Après des études en céramique à Antibes (CAP de tournage en céramique, Brevet des Métiers d’Art céramique et Diplôme des Métiers d’Arts céramique) qui dureront cinq ans, elle décide de monter son atelier-boutique.Cette jeune créatrice a trouvé sa voie. Après le Bac, elle part en Espagne. Attirée par la terre, de retour en France, elle veut essayer la poterie parce qu’elle est manuelle et qu’elle veut exprimer son sens artistique.
Elle continue à se former en voyageant et à découvrir des techniques locales. L’an passé elle a découvert, au Bénin, la cuisson basse température, à l’air libre. Pendant ses études, elle avait pu observé des maîtres-potiers japonais.
Gladys cherche toujours à enrichir ses expériences pour proposer des œuvres originales à ses (futurs) clients.
A base de grès et de porcelaine, elle réalise ses pièces au tournage, à la plaque ou au coulage. « Je joue sur les contrastes mat/brillant, lisse/rugueux. J’utilise des engobes colorés (*) et fabrique mes propres émaux que j’aime voir évoluer sur mes différentes terres. » Principalement axé sur les arts de la table et la décoration, son travail allie avec finesse ergonomie et design. Optant pour des matières et des couleurs naturelles, Gladys s’inspire de la nature, des courbes et des mouvements du corps pour réaliser des pièces originales et sobres. « Ce sont les choses du quotidien qui m’inspirent, les paysages autour de moi et j’admire aussi les éléments aquatiques tels que les coraux… » Au détour d’un bol, on découvre une empreinte de doigt. Des vases évoquent un déhanché, une danse… Ces témoins de vie sont autant esthétiques que pratiques.
Sa vie professionnelle s’organise autour de ses créations et des commandes qui lui sont passées. Ses créations, elle les propose sur les différents marchés potiers de la région, majoritairement en été, et lors de salons. Elle intercale dans ce travail les commandes ponctuelles. Les exigences des clients lui imposent une recherche avant la fabrication finale. Entre la recherche artistique, la création de prototypes et les difficultés techniques, les aléas peuvent être nombreux. C’est ainsi qu’elle a travaillé (et qu’elle travaille encore) avec Thomas et Manuela Lherisson de l’Auberge Saint Jean à Saint Jean de Blaignac (cf. article sur l’Auberge Saint Jean). Ces derniers ont exposé leurs besoins, Gladys a exprimé ses idées, montré ses créations. Elle a fait ses essais et créé des prototypes qui les ont charmés. Elle a créé leurs luminaires, quelques pièces d’art de la table et continue à leur inventer leur décoration de table.
Ses journées sont bien chargées. Le matin, elle prépare la terre « en série » ; pour un bol, prévoir 700g de terre… L’après-midi, elle façonne, cuit et émaille. Ce travail délicat est exigeant en temps et en soin. La fragilité du matériau, la finesse de ses créations ne la laissent pas à l’abri d’une casse possible. Gladys travaille la porcelaine et le grès avec l’intransigeance des bons artisans. Ses clients ne s’y trompent pas et ses pairs non plus.
En 2010, elle est la lauréate région PACA du concours « Prix avenir métiers d’art organisé par l’INMA, Institut National des Métiers d’Art (75)avec qui elle expose en 2013 lors du « Salon Révélation », au grand palais à Paris. En 2013, elle est sélectionnée pour l’expo-concours « Jeunes céramique Européenne », Terralha 2013 à St Quentin la Poterie (30). En 2014, elle participe à l’exposition European Ceramic Context au Danemark.
Aujourd’hui, elle fait partie des deux lauréats du prix Métiers d’Art décerné par le district 1690 (Aquitaine) du Rotary International. Cela lui permettra d’exposer ses céramiques au salon des métiers d’art « Ob’Art! » au hangar 14 à Bordeaux du 13 au 15 novembre, organisé par les Ateliers d’Art de France.
